«L’obésité, un signe de paresse? » Ben voyons donc !!?!?!??!?!

Imagine-toi donc que ça a déjà été le tire d'une émission diffusée à la radio FM 93.3 de Québec. Bien que la discussion a eu lieu il y a maintenant quelques temps, le sujet demeure d'actiualité. Voici l'article que j'ai écrit alors alors (en passant très près de défoncer le clavier de on ordinateur).
Cette radio ne pouvait trouver un titre plus provocateur et discriminatoire pour son émission! En plus de propager une tonne de mythes sur la perte de poids, cette émission est un bel exemple que la stigmatisation et la discrimination liées au poids est un problème criant au Québec.
On ne peut juger la valeur d’une personne par son poids!
Il y a quelques décennies, il était socialement acceptable de juger les gens par la couleur de leur peau. Aujourd’hui, on a évolué. Et tant mieux. On ne porte plus un tel jugement. Bien c’est le temps d’évoluer en ce qui concerne le poids!
La discrimination par le poids vient en partie du fait que l’industrie de la perte de poids et beaucoup de médias continuent de répandre l’idée qu’il est simple, facile et sous la seule responsabilité de la personne de contrôler son poids. Beaucoup de gens portent des jugements en se basant sur ces informations erronées. Si c’était si simple de contrôler son poids, on aurait réglé, il y a bien longtemps, le problème du gain de poids au niveau mondial.
Non. Ce n’est PAS simple. Et ce n’est PAS sous la seule responsabilité de la personne. Nous ne sommes pas tous nés égaux lorsqu’on parle de poids. Comme nous n’avons pas tous la même grandeur, nous n’avons pas tous les mêmes prédispositions génétiques face au gain de poids.
En plus de la génétique, il existe une multitude de facteurs qui influencent le gain de poids. Notre environnement alimentaire, notre éducation, nos croyances, nos influences familiales, notre niveau socio-économique, la production alimentaire, l’accessibilité à des aliments sains, les événements marquants de notre vie, notre santé mentale, notre perception de la pression sociale… et ce ne sont que quelques exemples.
Notre expérience personnelle, un mauvais guide
Nous avons tous tendance à se baser sur notre expérience personnelle pour juger une situation ou une personne. Dans le cas du poids et de l’image corporelle, les divergences dans la physiologie de chacun et dans l’effet qu’ont diverses expériences vécues sur le poids sont tellement grandes qu’on ne peut se baser sur notre propre expérience pour même penser comprendre l’univers d’une autre personne.
C’est malheureusement ce que l’animatrice du FM 93.3 a fait en suggérant que l’obésité est un signe de paresse. Comme elle l’a exprimé, elle se sent elle-même paresseuse et relie ce fait à son poids. Elle a ensuite appliqué cette association à la population entière pour expliquer un problème d’envergure internationale pour lequel des millions de dollars sont dépensés en recherche chaque année. Plutôt simpliste…
Mon mea culpa
Je dois avouer que, lorsque je n’avais pas les connaissances que j’ai aujourd’hui, j’ai moi-même porté des jugements envers les gens de forte taille. Lorsqu’on se fait dire qu’il ne suffit que de « manger moins et bouger plus » pour contrôler son poids, on ne peut faire autrement que de mettre le blâme sur la personne pour le poids qu’elle porte. Les 6 ans d’études supérieures qui m’ont menée à un doctorat et mon expérience dans le domaine de la gestion du poids m’ont convaincue de la complexité des facteurs interagissant sur le contrôle pondéral.
Croyez-moi! Ce n’est pas aussi simple qu’on veut bien vous le vendre en général. Avec ce blogue, je souhaite faire la lumière sur cette complexité et vous l’expliquer dans des termes les plus simples possible.
Et vous?
Je n’ai vraiment pas envie de poursuivre le débat sans fondement initié hier par cette radio. Par contre, j’aimerais savoir si vous avez vous-même vécu de la discrimination à cause de votre poids. Ou bien, si avez-vous (ou aviez-vous) tendance à juger les gens à cause de votre poids?