Se choisir imparfait.e : pourquoi et comment ?

Soyons honnête! Personne n’est parfait.
Pourtant, les médias sociaux et la publicité tendent à nous faire croire qu’il faut avoir un corps « parfait » pour pouvoir apprécier la vie, faire certaines activités ou être heureux, tout simplement. On y voit encore trop rarement des gens « ordinaires » profiter de la plage, relaxer au spa ou faire la fête entre amis.
On nous bombarde d’images retouchées et irréelles qui sont supposées représenter le corps que tous devraient avoir. Consciemment ou non, on se compare à des images fictives et on s’étonne d’être insatisfait.e de notre image corporelle. Il est important d’en prendre conscience, car notre niveau de satisfaction face à notre image corporelle risque fort d’influencer nos actions.
La première question à se poser est donc : Quels facteurs influencent mon niveau de satisfaction face à moi-même? (En d’autres termes, à quoi est-ce que je me compare?)
Et la suivante : Ces facteurs sont-ils réalistes considérant ma situation (ma génétique, mon environnement, mon contexte de vie, mes aspirations… ») ?
Par exemple, si je suis une mère de 37 ans ayant trois enfants en bas âge et que je travaille à temps plein pour un salaire moyen, est-ce que je peux honnêtement me comparer à une mannequin de 20 ans, qui n’a jamais eu de grossesse, qui a été sélectionnée parmi des centaines de candidates pour faire la page couverture (retouchée) d’un magazine? Vraiment?
La dernière question à se poser est : Pourquoi est-ce que je ne ferais pas un ménage dans les images que je regarde, les profils que je suis, les publicités qu’on m’envoie…?
Il est important de se voir d’une façon réaliste et de s’accepter comme on est.
Est-ce que ça veut dire qu’on ne devrait pas prendre soin de sa santé? Pas du tout. Au contraire! Plus on apprend à s’apprécier, plus on aura envie de prendre soin de soi.
Se choisir, ça veut dire choisir son bien-être physique, mental et social avant tout le reste, incluant la peur du jugement des autres. Par exemple, se choisir peut se traduire en une amélioration des choix alimentaires. Cette action risque fortement d’améliorer le bien-être général par l’augmentation de la vitalité, la fierté de faire des efforts sains et le partage de repas sains avec la famille et les amis.
En contrepartie, est-ce que choisir de « partir en peur » sur une diète extrême va réellement améliorer le bien-être? En fait, cette action entraine souvent des conséquences néfastes sur le corps ainsi que sur la santé mentale et sociale. Certaines diètes entrainent des carences importantes en certains nutriments en plus de ralentir le métabolisme et de faire augmenter la faim. En période de restrictions alimentaires sévères, le cerveau ne pense qu’à manger. C’est un mécanisme de survie tout à fait normal. Ainsi, les diètes mènent souvent à l’augmentation de la préoccupation pour la nourriture, ce qui peut se transformer rapidement en troubles de conduite alimentaire et affecter la vie d’une personne beaucoup plus que les kilos qui la dérangeaient initialement. Certaines diètes entrainent aussi de l’isolement social. Leur complexité rend difficile le partage des repas avec la famille et les amis.
En gardant en tête l’amélioration du bien-être comme objectif principal, les décisions à prendre pour sa santé deviennent plus claires. J’ai pris l’exemple des diètes, mais je pourrais aussi parler de l’entrainement trop intense que certaines personnes s’imposent. L’habitude ne perdure pas car l’aspect « plaisir » et le concept de progression ne sont pas respectés. Je l’ai vu trop souvent chez mes client.es. La grande majorité finissent par perdre leur motivation et/ou se blesser.
De plus, quand on ne se concentre que sur les kilos et les calories, on oublie généralement d’intégrer à notre routine des actions qui mènent au bien-être, comme le repos, la méditation, le yoga et le respect de heures de sommeil.
Se choisir imparfait.e permet d’éviter le tourbillon de culpabilité et de dénigrement qui vont à l’encontre de l’amélioration du bien-être. Si on choisit la culpabilité et le dégriment, c’est le grand combat contre son corps qui se continue.
Alors, que vas-tu choisir cet été? Le dénigrement devant le miroir ou l’acceptation de ton imperfection ?
« Le bonheur n’est pas dans la recherche de la perfection, mais dans la tolérance de l’imperfection » - Yacine Bellik
Jo-Anne Gilbert, PhD
Docteure en kinésiologie et Présidente fondatrice d’Imparfait et en santé